C’est le grand amour des voyages qui a poussé Ruth Jackie Deboh N’Guessan et Christ Silvere N’Guessan à quitter la Côte d’Ivoire! Passionnés par la découverte de nouveaux endroits, ils se sont laissé séduire par les paysages canadiens au point de vouloir y déposer leur petite famille, avec leur garçon Kabeti Prince Eli Shamma N’Guessan. À cette décision qui naît de l’émotion s’est ajouté plusieurs points rationnels qui leur permettraient d’accéder à une meilleure qualité de vie, et ce, pour l’ensemble de la famille.
2 ans de réflexion
La réflexion de Ruth et Christ se sera étendue sur environ 2 ans. Elle a été accompagnée de beaucoup de consultations de contenu en ligne, principalement de contenu TikTok au sujet du Canada. Ses paysages, son calme et sa tranquillité avaient tout pour charmer le couple qui cherchait un endroit où on peut mieux se déposer et mieux réfléchir. Captivés, ils ont étendu leurs recherches pour découvrir les belles occasions qui s’offriraient tant au couple qu’à leur enfant. La décision a été difficile à prendre considérant tout ce qu’il devait laisser derrière pour se diriger vers cette nouvelle vie. Ce processus, bien que sous des airs de voyage, s’annonçait également un peu plus complexe, mais il en valait largement la chandelle! Ruth et Christ cherchaient à s’offrir de meilleures conditions de vie, mais surtout un environnement d’apprentissage et de développement plus outillé à leur fils Shamma et c’est ce qu’ils avaient l’intuition qu’ils trouveraient en sol canadien.

Pas si vite, un logement et un travail!
À peine arrivés à Montréal, ils ont pris la route vers Trois-Rivières! Leur idée était faite depuis un bon moment. Les grandes villes avec beaucoup de monde étaient loin d’être le scénario de leur nouvelle vie! Après avoir épluché les villes possibles et avoir été exposés au portrait élogieux de Trois-Rivières que Jacynthe, responsable du projet de régionalisation en Mauricie, peignait pour le couple, ils connaissaient leur destination. Ruth et Christ avaient loué, avec l’aide de Jacynthe, un Airbnb pour une semaine, ce qui leur semblait suffisant pour trouver un logement permanent. La semaine écoulée, ils se sont rendu compte que ça s’annonçait plus compliqué que prévu! Ils se sont baladés de maison en maison à travers la Mauricie sans pouvoir défaire leurs valises ne connaissant pas la prochaine adresse où ils se déposeraient pour quelques jours. Il s’agit de la période la plus difficile de leur parcours, particulièrement en repensant au petit Shamma qui vivait beaucoup d’émotions dans tous ces changements. Cette péripétie aura valu quelques moments de découragement où Ruth disait à Christ qu’elle voulait rentrer au pays! Heureusement, cette période ne s’est pas étirée et elle fait partie des anecdotes qui font sourire le couple aujourd’hui devant cette aventure. Une fois le logement trouvé, il fallait décrocher des emplois. Ruth étant sage-femme et Christ infirmier dans leur pays d’origine, il leur aura fallu deux mois pour trouver un travail, deux mois de recherche active à postuler chaque jour tant en ligne qu’en personne. Ils trouvèrent chacun un poste de préposé aux bénéficiaires au même endroit! Maintenant bien intégrés et installés, ils sont actuellement dans le processus de reconnaissance des acquis pour des postes d’infirmier.ière.

Le français en commun, des cultures différentes
Après les défis liés à la recherche de logement et d’emploi, certains se sont invités dans leur intégration! Les membres de la famille ont fait face à quelques défis et apprentissages culturels, principalement liés à la barrière de la langue. Il faut dire que, bien qu’ils avaient en commun la langue française avec leur nouvel entourage, l’accent, les expressions et les blagues des Québécois ont pris un moment à devenir familiers. Cet état de vigilance et d’attention constante a été très exigeant pour chacun d’eux. Une série d’actions du quotidien a également fait partie de l’apprentissage, comme les outils de carte, les trajets d’autobus ou différents appareils d’une maison. Finalement, les déplacements avec neuf valises étaient pour le moins complexes! La famille a toutefois pu compter sur l’aide précieuse de Jacynthe. Elle a également bénéficié du soutien de la communauté de l’Église Baptiste Évangélique de Trois-Rivières afin de l’aider à meubler sa maison. Comme quoi s’installer sur un terrain de gens est précieux!
Les essentiels : courage et patience
Avec du recul, Ruth et Christ croient que, pour passer à travers ce processus, il faut être muni de courage et de patience. Pour tout quitter, tout redécouvrir, tout apprendre, c’est, selon eux, une décision qui relève de la force et de la volonté. Ils croient également qu’il faut s’armer de patience pour le déroulement des différentes étapes qui n’arrivent pas toujours dans l’ordre ou à la vitesse qu’on aimerait. L’attente peut être un grand facteur de stress si on ne s’y prépare pas suffisamment. Dans leur baluchon pour réussir un processus d’immigration, il faut, selon eux, une bonne préparation financière, un plan et des objectifs. C’est ce qui rend le projet concret et différent du tourisme.
Ruth et Christ regardent cette aventure avec fierté et bonheur. Celle-ci aura mis en lumière la force d’esprit de Ruth aux yeux de Christ et la force de leur union pour les deux. Entre leurs projets de carrière, ils poursuivent différents objectifs comme l’achat d’une propriété et l’acquisition du permis de conduire pour Ruth. La petite famille célèbre chacune des étapes de ce parcours comme une réussite et se rapproche un peu plus chaque fois du sentiment de se sentir à la maison.
Merci pour ce beau partage!